Anni Albers

Voilà une grande artiste textile qui vaut la peine d’être découverte et quelle chance que le Musée Paul Klee de Berne lui consacre une exposition.

Anni Albers (1899-1994), considérée comme une pionnière de l’art textile, a développé sa créativité dans différents domaines: design et création de tissus, art textile, gravure et dessins. Jusqu’à présent, j’associais son nom à son travail de tisserande, réalisé notamment dans sa période de formation au Bauhaus. L’exposition nous permet de parcourir son œuvre prodigieuse, beaucoup plus étendue que ce que je pensais.

Une pièce de sa première période…

Black White Gray 1927

… accompagnée de ses dessins préparatoires.

Durant la guerre où la pénurie de ressources se faisait sentir, elle a créé des bijoux à base de récup. Tellement d’actualité!

De quoi s’inspirer!

Anni Albers explore tous les aspects du tissage: les matières qu’elle aime mélanger ainsi que les techniques.

Variation on a theme, 1958

Ici, une double épaisseur de tissage, l’une basique et l’autre structurée, mêlant coton, lin et plastique.

Ici aussi, de quoi apprécier la créativité de Anni Albers.

Anni Albers a voyagé dans divers pays d’Amérique latine et était fascinée par l’art du tissage de ces régions, notamment l’art ancien qu’elle collectionnait et qui l’a beaucoup inspiré. Quelques pièces anciennes sont exposées.

Et un design de l’artiste inspiré de ces tissages.

Vicara Rug, 1959

Anni Albers a travaillé comme designer pour des particuliers. On peut voir une immense tenture conçue pour l’aménagement intérieur d’un hôtel à Mexico.

Pas de tissage, mais une sorte de patchwork dans de magnifiques dégradés de rouge.

On admire aussi des couvre-lits prévus pour une résidence estudiantine à Harvard.

L’artiste réalisait les échantillons et la fabrication était confiée à des industries.

Anni Albers a aussi dessiné des tapis.

Même si elle travaillait pour la décoration d’intérieur, elle continuait de créer des pièces d’art.

Sheep May Safely Graze, 1958

Anni Albers pressent que l’écriture ne se limite pas qu’aux textes et que le tissage, notamment celui de l’Amérique latine est un mode d’expression proche de l’écrit. Elle conçoit le tissage comme une forme d’écriture.

Dans cette œuvre présentée en 6 tableaux qui commémorent les victimes de la Shoah, les lignes foncées évoquent un texte, mais illisible. Une tragédie indicible.

Six prayers, 1965/1966 (Coton, lin, raphia, lurex)

Une autre pièce qui lui ressemble et qui fait aussi penser à du texte avec un fil chenille qui serpente dans le tissage agrémenté de nœuds.

Et pour terminer cette magnifique toile qui évoque également l’écriture.

Open letter, 1958

Un travail extraordinaire, mon coup de cœur.

Une exposition à voir jusqu’au 22 février 2026. Des infos ICI

Et c’est toujours un bonheur de se balader à Berne…

Et si en plus on a l’occasion de monter dans la tour de la cathédrale, de nuit, pour aller y souper…

C’est magique!

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Journal de novembre (2)